samedi 1 novembre 2014

4 Provinces en 4 jours

Vélo :   Cannondale Synapse C4
Sortie: 852,3 km (les autres sortie depuis le 7 juillet)
après voyage: 1561km
Kilométrage annuel vélo: 8000,04km


Désolé du retard
Bonne lecture d'hivers
Début janvier:

     Salut Clément, qu'est-ce qu'on fait cette année comme défi personnel de vélo ? 
 L'an passé nous avons fait Montréal-Boston qui nous avait fait un 600 km et nous avons bien aimé cela.  Personnellement j'aimerais bien faire un défi de 1000 km.  Je sais, il y a l'ultra-défi de 1000km de Sylvain Grenier, mais malheureusement, il ne tombe pas en même temps que mes vacances.  Et de rouler avec mon ami Clément Côté, c'est vraiment agréable pour toutes les leçons de vie qu'il m'apporte.  Rapidement, nous avons l'idée un peu folle de rouler 4 provinces en 4 jours.  C'est certain que sur l'île-du-Prince-Édouard nous ne ferions que mettre les pieds, dormir et partir.  Et que la dernière ville serait Halifax pour y revenir en train.

Presque 8 mois plus tard

     Finalement, le plan final est que nous partirons de Ste-Foy (Québec) le samedi matin 5h00, pour nous rendre à Edmunston (N.B) pour la première nuit, Miramichi (N.B) la deuxième nuit,  Carleton (I.P.É) la troisième nuit et Halifax (N.S.) la quatrième nuit.  Clément a bien pris le temps de toute faire les réservations des quatres motels et d'acheter les billets de train à l'avance.  Donc, nous aurons un "deadline" à chaque jours et même pour le train.

Nous devions donc aller coucher chez Louise (madame Côté) qui a bien voulu nous faire gîte pour la dernière nuit avant le jour J.

     4h00 am, le réveil sonne, gros bol de céréale (on a vidé la boîte à deux), café, jus, fruits et nous sommes prêt.  Nous avons bien pris le temps de réviser la liste des choses à transporter, car nous serions partie pendant 5 jours total.  Bien entendu, le fait de coucher dans un motel à chaque soir nous épargne d'emporter trop de choses avec nous.  Un simple petit sac fera l'affaire.

     Photo de départ, clic !! Elle partira sur le monde de Facebook bien avant nous.  D'ailleurs, nous laisserons souvent des petits "posts" sur FB car nous voulons donner signe de vie à nos femmes.  À ce moment, je suis pas mal nerveux, car je sais que c'est un très gros défi et que nous partons un peu sur des routes inconnues.  Je suis aussi très fier de partager ces moments avec mon très bon ami Clément.  Un peu frisquet à 5h00 du matin, Clément décide de mettre son gros imper jaune tandis que moi je ne mettrai que des manches de bras.

5h18, les souliers sont bien agrippés aux pédales et nous traverserons le vieux pont de Québec.  Très étroit, nous sommes bien heureux de ne rencontrer aucun autre cycliste sur notre route à ce moment là.  De l'autre côté nous prendrons une première pause afin de prendre une photo de la capitale québécoise.  Nous reprendrons la route sans trop tarder, car nous avons quand même 310 km de prévu pour la journée.  Je vous rappelle que le premier motel est à Edmunston.  Nous roulons à un très bon rythme car nous avons un très bon vent de dos et c'est très agréable.


Après seulement 30 km, j'entends un bruit de cuic-cuic qui semble venir de mon pédalier.  Je teste de toutes les façons mon pédalier et plus je cherche, moins je crois qu'il provienne de là.  En faite, même quand je ne pédale pas j'entends le bruit mais pas toujours.  Jusqu'au moment où Clément me dit que mon petit drapeau de sécurité fluorescent touche à ma roue........bizarre, car au départ, il n'y touchait pas.  En me penchant, je vois ma belle selle BROOKS cassée, le rail en acier est complètement fendu en deux.  La première cause qui nous vient en tête, c'est que j'ai fixé mon support de sac CARRADICE trop vers l'arrière, et avec le poids du sac, il y a eu une torsion et CRACK !!! La première solution temporaire qui nous vient en tête pour résoudre le problème est d'avancer un peu la selle et de mettre la cassure directe à l'endroit où vient attacher la tige de selle soit un centimètre vers l'avant.  Bien sûr, le fait d'avancer la selle changerait mon positionnement et que probablement j'en souffrirais, mais ce n'était que temporaire. 


Il est seulement 6h00 un samedi matin, les endroits se feront plutôt rare pour un petit bout avant de trouver quelqu'un pour faire une soudure.  À la première occasion où il y aurait un garage d'ouvert qui pourrait faire une soudure sur le rail d'acier nous devrons arrêter et demander.  Kilomètre 76 , enfin nous trouvons.  C'est avec une gentillesse exemplaire que le mécanicien pas trop occupé fera la réparation.  La communauté Facebook sera au courant avant que la soudure soit faite par contre, car il a dû aller chercher une pièce pour sa soudeuse au magasin.  En riant bien entendu, il nous dit que la soudure est garantie jusqu'à la sortie de son garage.



Nous roulerons jusqu'au km 110 avant que la soudure lâche et que je sente ma fesse droite s'affaisser de quelques centimètres.  Nous repositionnerons donc la selle vers l'avant ( la position m'est plutôt confortable, je crois que je l'adopterai).   Nous repartirons avec l'envie d'un bon espresso en voyant l'affiche d'un resto.   Après avoir perdu au moins une heure pour la réparation, il est maintenant 11h00.  Le restaurant Libellule sera notre hôte pour ce dîner et je mangerai encore une fois la même chose que Clément car il fait toujours d'excellents choix.  Encore une heure plus tard le temps commence à presser un peu.  Toujours avec un vent de dos nous enfilons les kilomètres à une vitesse de 35 km/h sans trop forcer.  Nous allons tellement vite qu'une sieste de 20 minutes d'après-midi nous sera réparatrice.

Arrivant à Rivière-du-loup km 207 (15h40), nous croisons un BMR et Clément ayant pensé à son affaire pour confectionner une réparation de fortune pour solidifier mon support de selle, quatre petites baguettes de bois bien serrées avec des "tyrap" feront l'affaire.

À partir de maintenant, les côtes commencent et le seul chemin disponible est l'autoroute qui descend jusqu'à Edmunston.   Parfois la route est étroite avec des cônes oranges sur le côté ce qui nous rend un peu stressé car l'accotement invisible n'est pas très belle.  Parfois nous serons carrément sur l'autoroute  avec un accotement bien large, jolie en descente mais horrible en montée.

19h28, km 268 nous avons vraiment faim et Clément commence vraiment à souffrir du pied droit ce qui l'empêche de bien monter les côtes.  Une pause souper au Mc Clown nous ferons réaliser qu'il nous sera impossible d'arrivé à Edmunston avant la tombée de la nuit.

21h31, km 295,5  Clément en a assez et décide que la ville de Dégélis sera notre dernier arrêt pour la journée.  Par chance, le motel CLAUDE aura une chambre de libre.  Annulation du motel d'Edmunston.   Entrons dans la chambre avec nos vélos et Clément prendra sa douche pendant que je skype avec ma femme et mes enfants.  Ensuite mon tour pour la douche, pendant que Clément skype avec  sa douce.  En sortant de ma douche, Clément m'informe que sont aventure  se termine ici pour lui.  Les deux bras me sont tombés.  Je savais qu'il avait trouvé sa journée difficile, mais d'abandonné le défi je n'y avais pas pensé. Il se dit incapable de continuer, et qu'il reste encore 3 autres journées semblables.  En fait, il pourrait sûrement faire un bout encore demain matin, mais ça ne servirait à rien.  C'est ici le meilleurs endroit où Louise qu'il aime vraiment pourrait venir le chercher.  Je lui dis d'y penser toute la nuit et de me donner une réponse finale demain matin.  Car pour moi, il n'était pas question de rebrousser chemin.  Depuis le mois de janvier que je pensais à ce défi, que j'en parlais au monde, j'étais très motivé.  Désolé Clément, mais moi, je CON-TI-NU.

Même avec la fatigue j'aurai de la misère à m'endormir, car je pense au reste du défi.  Serais-je capable de me débrouiller avec mon super anglais misérable.  Toutes les réservations étaient au nom de Clément, même le trajet était sur son téléphone.  J'en ai même fais un cauchemar pendant la nuit, souhaitant qu'il change d'avis.


Le lendemain matin, la tablette de Clément retentit son alarme dès 6h00, heure du Québec.  Il n'a toujours pas changé d'idée, sa blonde viendra le chercher dans quelques heures.  Pour ma pars, je dois rester déterminé et ne pas me laissé déconcentrer.  J'ai un but, un objectif et je vais y arriver.  Tout en mangeant mon bagel, oeufs, bacon de chez Tim Horton, Clément m'explique le bon chemin à prendre et m'assure qu'il fera les changements de réservations de motel ainsi que la modification des billets de train m'assurant un retour pour Montréal.  Je suis vraiment triste de ne pas pouvoir faire le trajet complet avec Clément, j'ai le coeur gros.  Ce voyage prend un autre aspect que je n'avais pas envisagé jusque là.

7h18 Départ : Go Martin t'es capable, t'es vraiment déterminé, bon courage !  C'est le genre de message que je reçois sur Facebook pour m'en courager.


Ma  journée sera donc de Dégélis (Qc) jusqu'à Miramichi (N-B).
15 km plus tard, j'arrive au Nouveau-Brunswick et je dois avancer ma montre d'une heure.  Je n'ai que 15 kilomètres de fais et déjà 1h30 de retranché sur ma journée qui devrait en compter plus de 310 au total.  Je roule à un bon rythme, mais pour me changer les idées noires qui me passent par la tête, je décide de sortir mon ipod et de faire diversion avec la musique.  Ça ne durera que 30 minutes car mon ipod a décidé lui aussi de ne pas me suivre aujourd'hui.  Les chansons coupent au bout de 45 secondes chacune et switch pour d'autre à n'importe quel moment.  Au diable la musique, je chanterai à voix haute.
Sur le côté de la route, une maison venant de passer au feu pendant la nuit sent encore le brulé.  Mauvaise nouvelle pour eux aussi sûrement avant de se coucher.  Je mets donc mon petit malheur de côté en pensant à ces pauvres gens qui n'ont plus de toit.

Passant par Grand-Falls, j'ai de bons souvenirs car j'y était déjà passé avec ma femme en petit voyage de noce.  Je continue jusqu'à Plaster Rock  où se sera le dernier village avant un autre ravitaillement selon la pancarte. Je ferai le plein de 4 litres d'eau et prendrai un chocolat au lait avant de partir.  Je n'ai pas le choix, c'est le seul chemin pour me rendre à Miramichi.   137 km de routes sinueuses et vallonneuses avec que pour vue des arbres qui défilent de chaque côté de moi.  137 km à gérer mon eau pour ne pas me déshydrater mais qu'avec une telle chaleur et l'humidité des arbres je n'ai d'autre choix que de boire plus souvent.  Ce qui fait en sorte qu'au km 504, je n'ai plus d'eau et je sais qu'il me reste encore 50 km à parcourir avant d'arriver à la station service.  Et disons le franchement, j'ai déjà 210 km dans  ma journée, je commence à me démotivé un peu.  Je ne dois surtout pas me démotiver et me déshydrater si je veux être capable de me rendre à Halifax dans  deux jours.  Il est déjà 16h30 et j'imagine qu'après 18h00 plus grand véhicule passera.  Je décide alors de sortir mon pouce et tout en pédalant de le brandir lorsqu'un véhicule passera.  Bien entendu je laisse tomber les petites voitures qui ne peuvent acceuillir ni  mon vélo ni moi.

Vingt voitures plus tard( il passe un véhicule au 5 minutes), un gros pickup arrête enfin.  Un gros monsieur qui parle chiac et qui  met son air climatisé à 16 degrés Celsius dans l'habitacle.  Si j'avais chaud avant d'embarquer dans le camion, maintenant je grelotte.  Déjà tout trempe de sueur, je suis complètement frigorifier.  Est-ce que je risque l'hypothermie?  Je n'ose lui demander de monter le chauffage de peur qu'il me débarque sur le bas côté.  Je ferme ma gueule et endure. Le monsieur roule assez rapidement, il connait définitivement le chemin par coeur et évite les milliers de trous sur l'asphalte. Il passe même devant la station service qui aurait du me servir de ravitaillement sans ralentir.  Je lui demande pourquoi il ne m'a pas débarqué à cette endroit et il me répond qu'il n'y a que de l'essence.  Cela avait d'l'air pourtant évident en regardant le vieux poste d'essence qui s'y trouvait.  Il décida plutôt de me reconduire à Miramichi même,  que je pourrais trouver tout ce que je désire.

Merci B-E-A-U-C-O-U-P monsieur le chiac de votre  gentillesse.  Ma journée va donc s'arrêter avec 210 km bien mérité.  Le temps de trouver de quoi souper et de retourner le manger à mon motel afin que je puisse profiter du wifi pour donner signe de vie au gens que j'aime et à toute la communauté Facebook qui me suis depuis deux jours.

Douche, lavage de linge- manger- skyper- dodo Zzzzz
Ça résume très bien la soirée.

Lundi matin, temps gris, il pleut déjà.  Oufff !! ce n'est pas évident de garder sa motivation avec de la pluie.  Je regarde vite vite la météo sur internet et je réalise que ce n'est que passager.  J'ai bien regarder le trajet que Clément m'a fait parvenir par e-mail et je pars.  Direction Îles-du-Prince-Édouard.  Premier petit obstacle, le pont que je dois emprunter est bloqué par un vulgaire garde fou.......... rendu de l'aute côté (évidement que j'ai passé par dessus), les voitures me regardent comme si je venais de commettre un déli très grave.

Je continue sur la route qui est en fait la 117 et ensuite la 11.  Le hiway 11, une  route de 90-100 km/h qui roule dans les deux sens, mais avec le plus beau des accotements.  Large et sans gravier, c'est facile de rouler 30 km/h et plus sur ce chemin.  Je dépasse même deux jeunes filles qui eux sont chargé à l'os et qui ont décidé de traverser le Canada depuis la Colombie-Britanique.   Elles sont parties le 18 mai et prennent une journée de congé par semaine.  Une est enseignante (évidement) et l'autre a décidé de quitter son emploi pour faire ce voyage (un luxe que je ne pourrais pas me permettre).

Sur ma route, je croise encore deux autres obstacles, une route défoncée vers la droite mais accessible en vélo quand même et l'autre, c'est une route de terre sur 15 km environ.  Je passe la première mais refuse la deuxième.  Comme il vient de mouiller, la route de terre me semble un très mauvais choix pour garder  mon vélo propre.  Je fais donc le détour qui me mènera encore une fois sur la 11.

Je roulerai sur ce chemin jusqu'à Bouctouche, plus  souvent appelé le pays de la Sagouine.  Je vais prendre le temps d'aller manger un bon dîner de fruits de mer au restaurant de la Sagouine et prendrai  une heure de pause.  Je me la joue relax aujourd'hui, je n'ai que 200 km à faire pour la journée.....lol.  Mais je ne  visiterai pas le reste du pays qui doit être superbe à visiter.

Quelques mètres plus loin, je croise encore une fois les deux filles qui viennent d'arriver au centre d'information de Bouctouche et prendront  leur pause repas.  Elles ont arrêté à l'épicerie pour se faire un repas.  Elles se rendront jusqu'à Shediac et prendront  une journée de repos.  Hier soir, le camping où elles dormaient leur ont offert une maison dans un arbre étant donné qu'il pleuvait.  De cette façon, leurs tentes est restée au sec.

Petit arrêt ensuite à Shediac km 644 pour une  bonne crème molle.  J'ai pas mal de misère à comprendre le Chiac, c'est un drôle  de langage que je ne désire pas particulièrement apprendre.  Je quitte donc la ville du gros homard pour faire les 76 km restant pour l'Î.P.É. et le pont de la Confédération.

Chemin particulièrement long et comme à chaque jour depuis le début de l'aventure, vers 16h00 le ciel se couvre et menace d'une pluie certaine.  Mais comme je me sens en forme et que je me mets comme défi d'arriver avant la pluie, je roule de très bonne vitesse.  Mon petit défi sera réalisé, car lorsque j'arrive au centre d'information de la fin du Nouveau-Brunswick et que j'embarque dans le shuttle (Mini bus) qui me transportera de l'autre côté du pont de 13 km, il commence à pleuvoir.

Arrive sur mon île de patates, je débarque devant le "Carleton Motel &Coffee Shop & Tanning Salon",  mon motel pour la nuit, km 715.
Un genre de motel tout croche, je dois sonner à la chambre #22 pour avoir une réception.  Une dame  indienne (Inde) qui sort de sa chambre en pyjama pour me répondre, me faire payer et me donner la clé de la chambre.  Je demande où puis-je trouver un endroit pour manger ?
...... -tout est fermer monsieur.
-Quoi ?? il est juste 19h00 !!
-C'est exact, il n'y a rien d'ouvert sauf à Charlottetown qui est à 40 km encore.
Même son genre de petit restaurant est fermé, mais elle comprend que je suis en vélo et que j'ai faim.  Elle m'offre de me faire un club sandwich le temps que je prenne ma douche.  Good! on finit par se comprendre.  J'arrive à ma chambre, les fenêtres sont ouvertes et sa sent le fumier partout dans la chambre.  C'est l'odeur qui provient du champs de patates en face du motel.  La douche prise, je retourne à l'accueil chambre #22 reprendre mon Club Sandwich qui est dans un plat en foam.  J'arrive à la chambre la salive qui pend car j'ai vraiment faim, j'ouvre la boîte et je vois ça........


Trois tranche de pain avec un peu de salade, une tomate, une tranche de bacon et une boulette de boeuf haché.  Oui oui !! du boeuf haché, pas de frites.
Dans la chambre, il y avait une cuisinière.....pas de chaudrons,
une cafetière ........pas de café,
des armoires..........vident, et maintenant j'ai eu un club sandwich........pas de poulet.
Quand j'ai pris ma douche, la pomme de douche était tellement basse que j'ai du me plier les jambes pour être dessous l'eau.  Ouch !!! mais pauvres jambes qui me faisaient souffrir.  J'aurais pu prendre un bain, mais......pas de bouchon.

Lavage de linge, skype et dodo ZZzzzz


Le lendemain, me me lève tôt 6h00 (5h00) en me disant que j'ai une grosse journée de 260 km à faire.  J'arrive au centre d'information pour "caller"  mon shuttle et je me fais répondre qu'il va être la à 7h30.  Donc 1h30 à attendre que le temps passe pour que je puisse repasser sur le pont et continuer ma route jusqu'à Halifax point final.  Bien assis sur ma chaise de plastique, j'attends, j'attends, j'attends.  Une mère entre avec ses deux jeunes filles qui eux aussi attendront le shuttle.  La plus jeune des deux me demandera si je m'entraine pour "the Olympic Games"........non pas vraiment, je suis juste un peu fou.  En me levant de mon siège, je remarque cette forme.  Est-ce un coeur, un papillon, ou juste la crème "chamois Butt"R" qui est sortie de mon cuissard bibs.

Le temps de traverser de l'autre côté du très long pont de la confédération en véhicule et de réinstaller mon sac sur mon vélo, je repars plein d'énergie en me disant que c'est la dernière journée de vélo de ce long voyage.  Au bout d'une heure de vent très très fort 40-45 km/h en pleine figure, je me dis que si c'est pour être comme ça pendant les 260 km que j'ai à faire je vais la trouver longue.  Voici ma première erreur.  Petite pensée inoffensive,  mais qui tranquillement va me décourager peu à peu.  Arrive au kilomètre 160, le découragement total, il me reste 100 km à faire et tout ce que j'aimerais, c'est d'être déjà arrivé à Halifax, mais je ne suis qu'à Truro, je suis vraiment plus capable de ce vent là, il est 15h30 et je pense même à faire du pouce (encore) en vélo et d'abandonner drette.  Ma femme n'est pas au courant, elle l'apprendra sur Facebook comme les autres. Je me dois de prendre une sage décision et d'abandonner. j'affiche ma déception d'avoir abandonné sur Facebook avant d'appeler Clément.  Clément lui déçu aussi de m'avoir abandonné quelques jours plus tôt, m'énumère les options possibles.
1- Prendre un taxi jusqu'à Halifax
2- Faire du pouce jusqu'à Halifax
3- Coucher à Truro et repartir le lendemain en vélo, mais assez tôt car ton train est à 10h00 le matin à Halifax.

Bon à moi de faire mon choix.  Je décide donc de faire une sieste d'environ 30 minutes sur le gazon d'un joli petit parc de ville et de repartir par la suite.  Cette sieste me sera très très profitable, car je me sens vraiment en forme, la déprime est passé et le VENT est parti faire une sieste lui aussi.  Je repars et reprends ma vitesse de croisière habituelle de 32 km/h.

Quelques kilomètres (50km) avant d'arriver à Halifax, je me fais tranquillement dépasser par un cycliste qui lui fait son entrainement de fin de journée.  Il roule à 35 km/h.  Mais comme j'ai vraiment hâte d'arrivé, et que je le vois comme un lièvre à rattraper, je clenche un peu pour le rejoindre et lui demande si je peux prendre sa roue  (n'oubliez pas que le tout se passe en anglais).  Il accepte avec plaisir après avoir compris tout le chemin que j'ai fais depuis Québec et est franchement surpris de me voir encore rouler à cette vitesse.  Je lui donnerai quelques relais bien entendu, question de lui montrer que je pourrais être plus rapide encore si je n'étais pas charger......lol.

Super, avec l'aide de ce cycliste, j'arriverai à Halifax juste à temps pour voir le coucher du soleil.  Par chance, l'ami m'a montré les indications pour me rendre directement à l'hôtel réservé par Clément.  Mais, je dois premièrement prendre le pont qui sépare Dartmouth ( genre de banlieue de riche) d'Halifax.  Ce pont ressemble un peu au pont Jacques-Cartier.  C'est le Angus L. Macdonald Bridge.

HOURRA !!! Enfin !! je suis arrivé. MILLE kilomètres.  975,3 km plus précisément.

Je fais mon check in à l'hôtel.  Ma chambre est au quatrième étage pas d'ascenceur, j'ai les quadriceps en feu.  Mon vélo ira coucher dans un lock room.  Douche, skype ma femme et Clément et je me prépare pour aller souper en ville.  Il est 23h00 le soir et je traverse la ville à pied pour profiter de tout les beaux moments.  Cette ville est merveilleuse.  Finalement, je serai de retour dans le lit de l'hotel à 02h00 am.

Le lendemain, grosse journée encore, mais j'aurai le temps de dormir un peu.  Le train doit partir pour 10h00 am et 25 heures plus tard j'arriverai à Montréal.  Mais avant, je veux voir la ville en plein jour.  Je vais donc enregistrer mon vélo (07h00), faire l'emballage (boîte carton) et continuer le reste à pied pour revenir pour 9h50.  Un brouillard épais dans le port m'empêche de bien voir les nombreux voiliers.  Ce port est magnifique.

Au lieu de continuer à vous décrire en texte, je vais plutôt le faire en images.  Mais, je peux vous dire que c'est le plus beau retour de train que j'ai fais jusqu'à maintenant.  Beaucoup de repos dans la couchette, de bon repas d'inclus,  un après-midi et une soirée musique dans le lounge et le wagon de queue avec Mike McKenna Jr.  Dans le retour, j'ai parlé en français, en anglais et même en sourd et muet avec un couple de personnes âgées.


l'arche des Champs élysées au centre de la ville

Murale de voilier











Theodore Tugboat et moi


statue d'un matelot et moi










Alexander Keith's shop
mon train de retour


Ma cabine avec lit et douche
à moi seul
Mike McKenna Jr
Nous a chanté dans les wagons



wagon d'observation et moi
wagon restaurant et moi

Finalement, j'ai vraiment adoré ce petit voyage de vélo de 1000 km, remplie de joie, de peine, de découragement et de rebondissement.

Pour cette hiver, je m'adonne au ski de fond et raquette.  Et je vais faire un peu le hamster dans le sous-sol en vélo spinning et en machine à ski.

L'année prochaine...... la côte Nord jusqu'à Natachcouane, la ville de Gille Vigneault.  

Est-ce que tu viens Clément ?!?